L’AVENIR DU TOURISME PASSERA PAR

DES HÔTELS À DISTANCIATION SOCIALE

En pleine pandémie de Covid-19, la situation sanitaire reste prioritaire. Pourtant, dès maintenant, il est important de penser à l’étape d’après. Si personne ne peut dire quand la pandémie finira, deux choses sont certaines : elle se terminera bien un jour… et elle changera l’économie mondiale à très long terme.
Quand nous sortirons de cette crise, le monde sera différent. La pandémie a non seulement mis la pression sur les marchés financiers et sur la croissance à long terme, mais elle provoque aussi une réévaluation de beaucoup de principes qui influencent l’économie mondiale.
Aux quatre coins du globe, les gens remettent en question la façon dont ils travaillent, achètent, mais aussi dont ils voyagent. Quel va être l’impact de la pandémie sur le tourisme ? Comment ce secteur est-il appelé à évoluer dans les années qui viennent ?
Le voyage et la mobilité sont une composante naturelle de l’homme ; ils sont profondément inscrits dans notre ADN.
Après les attentats de 2001, l’épidémie de Sras en 2003, le tsunami de 2004, la crise financière de 2008 ou bien encore les attaques terroristes de 2015, le secteur du tourisme a d’ailleurs réussi à surmonter ces crises. Mais la particularité de cette épidémie de coronavirus, c’est qu’elle va changer la psychologie des voyageurs, leurs activités et modes de consommation.
Les changements pour le tourisme seront énormes. En moyenne dans le monde, les voyages touristiques représentent 10 % des PIB et des emplois. Pour certains pays, c’est plus du double. Les voyages d’affaires, quant à eux, conditionnent la pérennité de nombreuses entreprises.

« Il y aura aussi certainement une forte
hausse de la demande d’écotourisme. »

Il faut donc se préparer dès à présent à des changements radicaux dans ce secteur. Le secteur du tourisme est actuellement l’un des plus touchés. Ses acteurs vont devoir s’adapter immédiatement à de nouvelles exigences sanitaires et psychologiques. C’est du « darwinisme », ceux qui survivront ne seront pas les plus puissants, mais ceux qui s’adapteront le mieux aux changements.

Les comportements des touristes vont se transformer en profondeur. Le public évitera les grands hôtels, en particulier les formules clubs avec buffets et activités de groupes. Les croisières avec des milliers de personnes qui se côtoient inspireront évidemment aussi la méfiance. On cherchera des formules de voyages en petits groupes, au sein de petites structures. On peut parler d’une nouvelle génération d’établissements touristiques : les hôtels à distanciation sociale

D’un point de vue géographique, les centres urbains et stations balnéaires très fréquentées seront délaissés au profit de régions moins touristiques. Il y aura aussi certainement une forte hausse de la demande d’écotourisme, c’est-à-dire un tourisme qui tend à minimiser l’impact sur l’environnement pour le préserver à long terme. On cherchera à découvrir des écosystèmes et à sauvegarder la biodiversité.

Jean-Marc-GOOSSENS

Jean-Marc GOOSSENS

Avocat d’affaires spécialisé en
investissements immobiliers internationaux

Jean-Marc Goossens
Avocat d’affaires spécialisé en investissements immobiliers internationaux
Professeur invité à la Singapore Management University

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