Air Austral et Air Madagascar, une nouvelle force et des défis

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Air Austral et Air Madagascar, une nouvelle force et des défis

Les deux compagnies aériennes de l’océan Indien dressent un premier bilan positif de leur rapprochement. Mais leur sort est désormais lié et les défis à relever très importants. Air Madagascar s’est engagée depuis peu dans la voie du redressement. Et Air Austral s’inquiète de l’arrivée possible d’une seconde low cost sur la ligne Paris-Saint Denis de La Réunion.

Air Austral et Air Madagascar ont conclu leur partenariat stratégique il y maintenant dix mois. La première a pris une participation (49 %) dans le capital du transporteur malgache. Les deux compagnies aériennes constituent désormais une nouvelle force dans l’océan indien, structurée autour des hubs d’Antananarivo et de Saint-Denis de La Réunion.

« Nous avons mis en place une gouvernance importante et solide, de premières synergies (fuel, catering…) et commencé à renforcer nos réseaux et programmes », a souligné Marie-Joseph Malé, PDG de la compagnie réunionnaise. Les deux transporteurs emploient les mêmes commerciaux dans certaines régions françaises, et ont partagé le même stand sur le salon IFTM Top Resa. Les équipes parisiennes sont désormais réunies place de la Catalogne. Leurs deux programmes de fidélité vont fusionner début janvier prochain sous la bannière Capricorne. Et les deux compagnies aériennes vont lancer début décembre leurs premiers vols opérés conjointement sur la ligne Fort Dauphin-Tuléar-Saint-Denis de La Réunion, à raison de deux fréquences par semaine. De quoi favoriser le sud malgache au fort potentiel en matière de tourisme balnéaire.

Air Austral et Air Madagascar sont toutefois confrontées, l’une et l’autre, à de sérieux défis. « Nous avons plutôt bien résisté face à l’arrivée de French Bee, constate Marie-Joseph Malé, ceci grâce à notre stratégie de différenciation. Nous avons amélioré notre offre et diversifié notre réseau, notamment sur l’Asie, afin de limiter notre vulnérabilité sur la desserte Paris-La Réunion. Mais nous serions dans un scénario de rupture si une deuxième low cost arrivait sur cette ligne (les rumeurs parlent de Level et Norwegian, ndr). »

Air Madagascar, en grande difficulté depuis quelques années, a engagé son redressement ces derniers mois. Les premiers résultats sont encourageants. La principale avancée est la création, en dix mois à peine, d’une filiale dédiée au réseau domestique, Tsaradia, opérationnelle depuis le mois de juillet.

La compagnie aérienne malgache fait également preuve de volontarisme sur ses dessertes long-courriers. « Nous passons de cinq vols par semaine cet été à six l’été prochain entre Paris et Antananarivo, et voulons arriver rapidement à une liaison quotidienne », avance Rolland Besoa Razafimaharo, son directeur général. Le nombre de rotations hebdomadaires passe à quatre cet hiver contre deux l’hiver dernier. Mais le chemin du redressement est encore long pour Air Madagascar, laquelle doit notamment améliorer son offre, y compris au sol sur l’aéroport d’Antananarivo.

Marseille est également une escale importante. De la cité phocéenne, Air Austral opère deux rotations hebdomadaires sur La Réunion et Air Madagascar un vol par semaine sur Antananarivo. Les transporteurs se félicitent l’un et l’autre des préacheminents liés au programme TGV Air.

Les deux compagnies aériennes exploitent aujourd’hui une flotte d’une vingtaine d’appareils, dont sept long-courriers, cinq chez Air Austral (deux B787-8 et trois B777-300) et deux chez Air Madagascar (A340). La compagnie aérienne réunionnaise décidera d’ici la fin de l’année de son choix sur le moyen-courrier (elle exploite aujourd’hui deux B737). Le transporteur malgache va se doter bientôt d’un cinquième ATR sur le domestique. « Avec l’arrivée de ce nouvel appareil en février-mars prochain, nous passerons de deux à trois vols par jour sur nos principales destinations », précise-t-on chez Air Madagascar.

www.air-austral.com – ‎https://airmadagascar.com/fr

Vincent de Monicault

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Marie-Joseph Malé, PDG d’Air Austral (à gauche) et Rolland Besoa Razafimaharo, directeur général d’Air Madagascar

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