Le remboursement des PGE inquiètent les professionnels de l’événementiel

Les premières échéances des Prêts Garantis par l’État (PGE), attendues pour ce printemps, effraient les acteurs du tourisme dont la plupart constatent que la reprise est loin d’être acquise. C’est en particulier le cas du secteur de l’événementiel et des acteurs du tourisme d’affaires.

Un front commun de l’ensemble de la filière « tourisme » s’est constitué sous la houlette de la Confédération des acteurs du tourisme (Cat), structure présidée par Roland Héguy, par ailleurs président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). Elle demande au gouvernement de différer la date de départ des remboursements et l’allongement de la durée de ces remboursements. Aux côtés des Entreprises du voyage (EdV), du Syndicat des entreprises du tour operating (Seto), des hébergeurs (Umih, Syndicat national des résidences de tourisme et Groupement national des chaînes hôtelières)… c’est Pierre-Louis Roucaries, coprésident de l’Unimev, qui représente le secteur de l’événementiel. Roland Héguy résume bien la situation : « Aujourd’hui, nous sommes tous devant un mur de dettes. »

Jean-Luc Michaud, président exécutif de l’Institut français du tourisme, le souligne. « Sur les 143 milliards d’euros de PGE consentis par le gouvernement, 13 milliards d’euros l’ont été sur les entreprises de la filière tourisme. C’est effectivement un ratio sensiblement en cohérence avec le poids économique du tourisme dans la production nationale. Mais, aujourd’hui, contrairement à la plupart des autres secteurs de l’économie, le tourisme n’a pas encore redémarré. René-Marc Chikli, président du Seto le confirme : « D’après les tribunaux de commerce, ce sont les entreprises du secteur tourisme qui sont les plus exposées aux défaillances. » D’où cette revendication portés par Cat de différer le début des remboursements et de les étaler sur une plus longue durée, tout en écartant la solution avancée par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. Celui-ci a signé avec la Banque de France et la Fédération bancaire française un accord autorisant un recours à la médiation pour réaménager certains PGE, au cas par cas.

« Cette solution n’est pas adaptée à nos entreprises, elle concerne des entreprises en phase terminale », selon Jean-Pierre Mas, président d’EdV. C’est bien pour éviter un emballement de faillites que Cat sollicite le gouvernement pour faire avancer ses revendications, quitte à solliciter l‘Europe comme l’ont déjà fait l’Allemagne et l’Italie et qui ont obtenu gain de cause. Faute de quoi, il serait dommage que les nombreuses aides accordées jusqu’alors par l’État depuis le début de la pandémie soient définitivement perdues, que le patrimoine et le savoir national soient dégradés et le rang de la France rétrogradé.

Photos : Roland Héguy, président de la Confédération des acteurs du tourisme (Cat), et Pierre-Louis Roucaries, coprésident de l’Union française des métiers de l’événement (Unimev).

Jean-François Bélanger

Facebooktwitterlinkedin