LA RELANCE NE PEUT SE FAIRE QUE PAR LA CONFIANCE

Benoît-RAMOZZI

Benoît RAMOZZI

Délégué général de LÉVÉNEMENT

« Une agence, c’est un agrégateur de compétences, un agrégateur de savoir-faire, capable de repérer les besoins de l’annonceur. »

« Nous avons résisté. Nous nous sommes adaptés. Et aujourd’hui nous sommes vivants et mobilisés », écrit LÉVÉNEMENT Association dans un communiqué paru le 8 juin. Pouvezvous nous en dire davantage sur cette mobilisation ?

Benoît Ramozzi : Depuis mars, les agences et toutes les entreprises prestataires ont subi l’arrêt total des événements. Nous avons bénéficié d’aides qui étaient indispensables pour que nos entreprises et les agences de création et de conseil en communication événementielle puissent traverser cette crise sans précédent, totalement inédite. Aujourd’hui, nous avons passé un cap, même s’il est trop tôt pour parler d’une reprise significative. Il est donc temps de renvoyer des signaux positifs aux annonceurs, aux clients, et leur dire que les agences, certes, ont été en sommeil quelques semaines, mais qu’elles ont pris du temps pour se reconstruire, pour continuer de proposer des projets, des solutions innovantes, de nouveaux formats de rencontres. Et, bien sûr, leur dire que nous restons en contact avec les pouvoirs publics pour obtenir un calendrier de reprise afin d’être en mesure de redémarrer en septembre avec force.

Le 1er septembre, dans le cadre du rendezvous Heavent Meetings à Cannes, les acteurs de l’événementiel « sonnent la relance »… Dans quel objectif ?

Benoît Ramozzi : Heavent Meetings [A]  LIVE se tiendra effectivement à Cannes, haut lieu de l’événementiel, les 1er et 2 septembre. Le 1er septembre est une date symbolique, elle sonne la reprise de tous les secteurs d’activité, dont celle de l’événementiel. L’objectif, durant cet Heavent Meetings, ce n’est pas de parler de nous, ce n’est pas de parler des agences, ni des prestataires, mais de parler de nos métiers, de la filière, de son utilité comme vecteur économique, social et sociétal. C’est un secteur qui génère tout de même plus de 1 000 événements par jour en temps normal et 335 000 emplois confondus. Les marques ont besoin de l’événementiel pour mobiliser leurs équipes internes et leurs clients. À Cannes, il ne s’agira pas de faire de l’entre-soi, mais d’élargir les échanges à tout l’événementiel, quel qu’il soit, le sport, la culture, en passant par la mode, le luxe, la santé, le tourisme… en proposant plusieurs plateaux. Nous ne sommes qu’au début de ce projet, mais nous espérons, avec l’ensemble des partenaires, faire de cette nouvelle édition d’Heavent Meetings un événement de relance de la filière.

À quelle échéance pensez-vous que la reprise sera effective ?

Benoît Ramozzi : Je pense qu’il est encore trop tôt pour le dire. Nous sondons régulièrement nos agences au travers de baromètres. Il en ressort qu’il pourrait y avoir une petite reprise sur le dernier trimestre 2020, mais le gros de l’activité va redémarrer début 2021. Les événements d’entreprises pourraient redémarrer dès septembre mais, pour cela, il est indispensable que le gouvernement énonce des annonces claires et précises en termes de jauges et en termes d’autorisations. La relance ne peut se faire que par la confiance.

Quels messages envoyez-vous aux annonceurs et aux donneurs d’ordre ?

Benoît Ramozzi : À l’heure de la reprise, nous serons là. Les agences de communication événementielle et les prestataires seront prêts à les accompagner dans leur stratégie.

« Le digital est une solution pour garder le lien, mais il ne deviendra pas un standard parce que le direct est essentiel. »

Y compris dans un contexte de digitalisation de l’événement ?

Benoît Ramozzi : Le digital est une solution pour garder le lien, mais il ne deviendra pas un standard parce que le direct est essentiel dans nos métiers et que je pense qu’on suscite l’engagement encore plus quand on est en présentiel. En revanche, pour toucher davantage de public, élargir l’audience et être en mesure de respecter les normes sanitaires, il nous faut mixer le présentiel et le distanciel, proposer du « seegital ». Et les agences de communication événementielle, mieux que quiconque, savent réaliser cette alchimie tout en veillant au contenu. C’est dans leur ADN

Redoutez-vous qu’ils se détournent des agences de communication événementielle ?

Benoît Ramozzi : Nous pouvons le redouter bien sûr, mais il faut rappeler combien un bon événement ne peut être réussi que s’il est réalisé par des professionnels. Une agence, c’est un agrégateur de compétences, un agrégateur de savoir-faire, capable de repérer les besoins de l’annonceur. Pourquoi alors se priver de ces compétences-là  ? En tout état de cause, nous ferons en sorte de leur prouver notre valeur ajoutée.

« À Cannes, il ne s’agira pas de faire de l’entresoi, mais d’élargir les échanges à tout l’événementiel. »

Un message d’espoir ?

Benoît Ramozzi : Après la période que l’on vient de passer, les entreprises auront besoin d’aller à la rencontre de leur public, interne ou externe, pour re-susciter l’engagement, la rencontre, recréer du lien social, recréer du lien professionnel. À LÉVÉNEMENT, nous sommes proches de nos agences (près de 70), nous les rassurons et les accompagnons continuellement. Elles espèrent recevoir des messages clairs à faire passer à leurs clients, obtenir un calendrier précis sur les possibilités de reprise des événements, pour que leur carnet de commandes se remplisse à nouveau, pour qu’elles puissent participer à des appels d’offres sereinement. Elles se tiennent toutes dans les starting-blocks !

Propos recueillis par Blandine Fleury

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