La parole à Charles Richez, directeur général de l’Hôtel Barrière Le Majestic à Cannes

« Le besoin de se rencontrer est plus fort que jamais »…

Depuis le début de l’année, Cannes a retrouvé le sourire. Le tourisme d’affaires y fait en effet un retour remarqué et remarquable. La fréquentation des grands événements professionnels est supérieure aux prévisions les plus optimistes. En témoignent l’activité de l’Hôtel Barrière Le Majestic, l’un des principaux animateurs du marché local. Rencontre avec Charles Richez, son directeur général.

Cannes a-t-elle retrouvé son rang parmi les grandes destinations européennes du tourisme d’affaires ?
Charles Richez : Oui, je le pense ! Même si la vague Omicron, en fin d’année dernière, n’a pas manqué de nous inquiéter. Mais sa décrue et la levée de nombreuses restrictions sanitaires dans les dernières semaines de l’hiver nous ont été favorables. Ainsi, la fréquentation des premiers grands événements de l’année a-t-elle été plus que satisfaisante. Il se disait que l’édition 2022 du MIPIM, le Marché de l’Immobilier, la première depuis l’apparition de la Covid-19, accueillerait 15 à 16 000 participants. Il en est finalement venu 22 000, un excellent résultat pour cette manifestation. Le millésime 2022 d’Heavent Meetings, un salon qui nous tient tout particulièrement à cœur puisque il est dédié au tourisme d’affaires et à l’événementiel, s’est avéré tout aussi dynamique. C’est une excellente nouvelle pour l’ensemble de notre région car, au-delà du chiffre d’affaires qu’il génère, ce salon assure à notre destination une vitrine promotionnelle particulièrement efficace. Nous le mesurons pleinement nous qui, cette année, avons été choisi par Weyou, son organisateur, pour recevoir la soirée officielle d’ouverture.

l’Hôtel Barrière Le Majestic à Cannes
© Pasca Pronnier

Avez-vous profité de l’occasion pour sonder les agences événementielles présentes sur l’événement ?
Charles Richez : Bien sûr ! Et leurs confidences nous ont mis du baume au cœur. Toutes nous ont confessé, en effet, un excellent niveau d’activité. Et puis surtout, elles s’inscrivent en faux contre les Cassandre qui nous prédisaient des années difficiles, avec des entreprises économes et converties désormais au « distanciel ». Or, il s’avère que c’est tout le contraire : après deux ans de crise sanitaire, le monde des affaires avoue un besoin de se rencontrer plus fort que jamais et il est prêt à investir pour le satisfaire. C’est une excellente nouvelle pour Cannes et la Côte d’Azur qui ont démontré pendant la crise qu’elles restaient des valeurs sûres et attractives aux yeux de tous les Européens. Mais, elle est aussi pour tous les hôteliers français. Car notre pays profite pleinement de ce rebond. J’ai pu d’ailleurs échanger avec mes homologues des autres stations Barrière et tous me confient leur satisfaction. Il reste bien des zones d’ombres. Le marché de l’incentive, par exemple, qui n’a pas encore franchement redémarré. La clientèle britannique qui n’est plus aussi nombreuse que par le passé. Ou bien encore la réaction de certains secteurs d’activité qui ont plus souffert de la pandémie que d’autres. Je pense notamment au duty free ; que donnera le prochain Tax Free ?

l’Hôtel Barrière Le Majestic à Cannes
© Charles Richez

L’époque n’en reste pas moins portée à l’optimisme, non ?
Charles Richez : Tout à fait. Même si, je tiens à le souligner, nous avons conscience que le contexte international reste encore tendu avec la guerre en Ukraine, la pandémie de Covid-19 qui frappe la Chine ou bien encore la flambée des prix des matières premières. Tout cela pourrait peser cet été sur la clientèle individuelle. En revanche, nous n’en ressentons que très peu les effets sur le segment professionnel. Notre agenda est déjà bien rempli. Les grands rendez-vous comme le Cannes Lions, cher aux publicitaires, et le Yacht Show, sont déjà très prometteurs. Et les séminaires et conventions sont de retour. Tant est si bien que nous attaquons le printemps avec des réservations bien supérieures aux objectifs que nous nous étions fixés en début d’année. Si cette embellie se confirme, nous pourrions conclure l’année sur d’excellents résultats, non loin de nos meilleurs exercices. Vu ce que nous avons traversé ces deux dernières années, avec les multiples confinements, c’est non seulement inespéré, mais c’est aussi et surtout galvanisant. Cela dit, les leçons du passé nous invite à une certaine prudence.

Qu’est-ce qui pourrait vous manquer pour transformer vraiment l’essai ?
Charles Richez : Un semestre entier ! Car, voyez-vous, notre visibilité se limite à ce jour à octobre. L’automne est flou. Nous avons quelques touches, mais rien d’assuré. Sans doute parce que les clients ont fait le même constat que nous : les plus grands pics de pandémie ont démarré après la rentrée, pour sévir fortement à l’approche de l’hiver. J’imagine que cette observation incite les entreprises à programmer leur manifestation durant la période où elle a le moins de chances de pâtir d’un éventuel retour du virus : avant et tout de suite après l’été. Maintenant, si la rentrée est calme, si le virus évolue favorablement, comme nous pouvons l’espérer au vu de la situation sanitaire de ces derniers mois, il n’est pas interdit de penser que le marché pourrait retrouver de l’élan en septembre. De nouvelles affaires pourraient alors s’ajouter à celles que nous avons d’ores et déjà signées.

www.hotelsbarriere.com/fr/cannes/le-majestic.html

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