Air France prépare le rebond à Lyon-Saint-Exupéry

Les réflexions d’Air France concernant les fermetures de ses bases à Nice, Marseille et Toulouse ont mises au second plan l’avenir de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry. Alors que le ministre des Transports annonçait au cours d’un conseil ministériel, fin janvier, vouloir faire de Lyon un hub de connexion inter-métropoles, Air France précise ses choix sur son second marché national.

Certes, le poids du groupe Air France a fortement diminué à Lyon. Sous les effets cumulés des TGV, de l’avènement des compagnies aériennes low cost et de la concurrence des compagnies aériennes étrangères, son poids y a diminué de moitié, passant de 60 %, il y a une vingtaine d’années, à un peu plus de 30 % aujourd’hui. Mais, avec plus de 3 millions de passagers annuels en période normale, il n’en reste pas moins un opérateur essentiel de la connectivité régionale. Comme les autres compagnies aériennes, Air France a subi l’année 2020 : « Nous avons cependant assuré environ 40 % de notre offre habituelle à Saint-Exupéry », précise Mathieu Fleisch, directeur des ventes Centre-Est à Lyon. Dans la nouvelle donne du transport aérien qui s’ouvre en France, avec la loi « Climat et Résilience » et aussi les aides de l’État, Air France compte développer le service « Train + Air » déjà présent en Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon Part-Dieu et à Valence TGV, pour les départs des aéroports parisiens, depuis Roissy TGV et Massy TGV. « Nous travaillons sur un accès digital plus facile et aussi sur une solution pour les bagages », poursuit Mathieu Fleisch.

À ce moment, Air France se concentre sur l’été qui se profile : « Lyon disposera d’une offre conséquente de 46 destinations, dont plus de la moitié à l’international. Ce seront les déplacements affinitaires et touristiques qui devraient réagir dès l’assouplissement des mesures de restriction. Pour les affaires, il faudra sans doute attendre encore un peu », envisage Mathieu Fleisch. Transavia sera le fer de lance de cette reprise attendue, avec trois Boeing 737 basés à l’aéroport Saint-Exupéry. « Nous ferons preuve de flexibilité et d’agilité, en fonction de l’évolution des conditions », promet Mathieu Fleisch. Les échanges et les remboursements seront sans frais jusqu’à la fin de l’année.

L’agence en presqu’île lyonnaise, actuellement fermée, ne rouvrira pas, tout comme les huit autres de l’Hexagone de la compagnie aérienne. Présente aussi à Clermont-Ferrand et Aurillac, Air France réalise en Auvergne-Rhône-Alpes 11 % de son chiffre d’affaires, le premier marché régional hors Île-de-France.

Dans le contexte actuel, Air France, qui n’a pas attendu la crise du corona virus avec ses programmes de rachat des émissions carbone, promet d’accélérer sa politique environnementale avec « Horizon 2030 ». Il prévoit entre autres, à cette date, 50 % de baisse de ses émissions de CO2 par passagers/km par rapport à 2005 et de 50 % de ses déchets non recyclés par rapport à 2011. La question environnementale devient, elle aussi, l’un des enjeux essentiels pour l’avenir de la compagnie aérienne.

www.airfrance.fr

Jean-François Bélanger, à Lyon

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