3 questions à Kristjan Stanicic, directeur général du Croatian National Tourist Board (CNTB)

« Le tourisme rural en Croatie, c’est aussi pour les acteurs du MICE »

La Croatie vient d’organiser son 5e Congrès international du tourisme rural. En quoi cela peut être une opportunité pour le MICE ?
Kristjan Stanicic : Le tourisme d’affaires ne représente aujourd’hui qu’une faible part de notre économie touristique globale. Mais c’est un secteur qui va nous permettre d’étaler la fréquentation. Car, en période normale, sur les deux seuls mois de juillet et d’août, nous concentrons 60 % de notre fréquentation, ce qui est trop déséquilibré. Notre investissement actuel dans le tourisme rural est censé modifier cet état et concerne aussi les acteurs du MICE. Nous disposons d’une offre hôtelière et d’accueil reconnue internationalement et nos petites structures rurales ajoutent des opportunités de rencontres et d’échanges avec des expériences originales et personnalisées. Ce sont des valeurs qui émergent, particulièrement auprès des jeunes générations, et nous sommes équipés pour y répondre.

Comment fonctionne le tourisme rural ?
Kristjan Stanicic : Il s’agit souvent de structures locales qui ont voulu diversifier et compléter leurs activités originales vers le tourisme – la viticulture, l’huile d’olive, l’artisanat, les produits du terroir… – et qui ont investi dans des équipements d’accueil. Pour la plupart, elles fonctionnent toute l’année. Cela représente un élargissement de notre offre touristique, traditionnellement concentrée sur la culture, l’histoire et le balnéaire, comme pour beaucoup d’autres pays de l’Adriatique. C’est aussi pour l’économie nationale un moyen de fixer les populations sur leurs lieux d’origine et de maintenir un équilibre démographique.

Comment se présente la saison qui arrive et quels sont vos objectifs pour l’exercice 2022 ?
Kristjan Stanicic : En 2021, la fréquentation touristique en Croatie a diminué de près de 40 % et le nombre des nuitées de plus de 20 %, par rapport à 2019. Le challenge est donc d’importance, car le tourisme représente 20 % de notre richesse nationale. Nous espérons cette année retrouver en valeur 90 % de l’activité de 2019. Nous allons remonter la pente, mais d’une façon différente de ce qui se faisait avant la crise sanitaire, en privilégiant davantage la qualité de notre tourisme que la quantité. C’est justement dans cette optique que s’inscrit ce 5e Congrès international du tourisme rural. Nous sommes persuadés que le secteur du tourisme d’affaires peut tirer profit de ces contacts originaux en complément de leurs réunions. D’ailleurs certaines entreprises françaises ont déjà apprécié nos services en la matière*. Et l’année prochaine sera encore meilleure car, en janvier prochain, la Croatie entrera dans la zone euro, ce qui facilitera encore les échanges avec les autres pays européens.

* La société française Veuve Clicquot (groupe LVMH) a organisé en 2019 une opération rassemblant 200 de ses partenaires. Après un court séjour à Dubrovnik, les participants ont prolongé avec des visites de vignobles dans la région.

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Propos recueillis par Jean-François Bélanger

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