3 QUESTIONS À THIERRY FONTAINE

Président de la branche « Nuit » de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih)

Que représente le monde de la « Nuit » en France, et quelle est sa situation aujourd’hui ?

Avant le phénomène Covid-19, le secteur de la nuit représentait en France 1 585 établissements. La Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes sont les principales régions d’implantations. À ce jour, on constate que 131 d’entre eux ont déposé le bilan, que 24 sont en redressement ou en liquidation judiciaire et que 6 ont opté pour la procédure de sauvegarde. Cela fait maintenant pratiquement un an que nous sommes privés de travailler. La profession est démoralisée. En plus de ces chiffres, on peut estimer que 250 gérants souhaitent jeter l’éponge ou faire autre chose.

Que pensez-vous des mesures prises par le gouvernement ?

Les mesures qui concernent les salariés, c’est-à-dire le chômage partiel, ne concernent malheureusement pas les sociétés exploitantes. Nous aimerions que le gouvernement s’engage davantage pour que les sociétés d’assurances nous indemnisent ou que nous obtenions la prise en charge des loyers. Quant aux facilités accordées aux bars ou aux restaurants, lorsqu’ils pouvaient ouvrir : gratuité des terrasses, piétonisation de certaines rues gourmandes… elles ne nous concernent pas, même si nous veillerons à ce qu’elles soient pérennisées.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Nous avons été les premiers à fermer et nous serons les derniers à rouvrir. Pourtant, nous ne souhaitons pas figurer comme des quémandeurs permanents auprès du gouvernement. Nous aussi, nous sommes prêt à prendre part aux efforts nationaux que ce soit en matière de circuit court, en matière de traitement des déchets ou en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Mais l’allongement de la liste des dépôts de bilan est malheureusement inévitable.

Propos recueillis par Jean-François Bélanger

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