Depuis le lancement de ses opérations en avril 2012, Volotea, la compagnie aérienne des capitales régionales européennes, a transporté plus de 22 millions de passagers, dont plus de 6,6 millions en 2018. Son modèle de compagnie aérienne low cost modulable et anti hub fait économiquement ses preuves.
En avril 2018, la compagnie aérienne catalane inaugurait à Marseille sa cinquième base française en y installant deux B717 et en créant plus de 50 emplois locaux. Présente depuis 2014, elle a opéré depuis l’aéroport Marseille-Provence plus de 3 000 vols, déjà transporté plus de 657 000 passagers, a augmenté de 75 % ses opérations et a lancé 13 nouvelles lignes sur ces deux dernières années. Sur les douze mois qui ont suivi l’ouverture de cette base, le nombre de passagers a augmenté de 85 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ce qui fait que si Marseille-Provence n’est pas l’aéroport le plus important des cinq bases qu’exploite Volotea en France, c’est celui qui a connu la plus forte progression. De 151 000 passagers en 2017, le trafic de Volotea devrait dépasser les 350 000 passagers cette année. Depuis l’aéroport Marseille-Provence, la croissance va encore se poursuivre. Outre l’ouverture en avril prochain d’une nouvelle ligne à destination de Castellon (Espagne), l’idée est aussi de renforcer les fréquences des 23 destinations desservies, Marseille-Strasbourg par exemple. Car Volotea intervient sur l’ensemble des segments de clientèle. Ainsi, pour les voyageurs d’affaires, Volotea a lancé, en juin dernier, un système coupe file.
La compagnie aérienne fonctionne sur un modèle low cost adapté d’un genre hybride. « Nous sommes une compagnie aérienne multicibles et multicanaux, où le réseau de distribution des agences de voyages commercialise 40 % de nos sièges, lorsqu’il n’en représente que 25 % chez easyJet ou moins de 5 % chez Ryanair », justifie Pierfrancesco Carino, directeur des ventes chez Volotea. Un effectif de plus de 10 personnes est dédié aux groupes, aux sociétés et à l’animation des réseaux de vente. Ce qui fait que le trafic est relativement équilibré : 50 % tourisme, 25 % affinitaire et 25 % affaires, une répartition qui varie selon les axes. Avec cinq bases (Nantes, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg et Marseille) sur les treize que compte la compagnie aérienne, c’est la France qui est son premier marché, devant l’Italie et l’Espagne. L’activité est profitable. En 2018, le chiffre d’affaires de 396 millions d’euros (+ 29 % vs 2017) a dégagé un résultat d’exploitation de 13,6 millions d’euros. Ces résultats valident le choix stratégique de Volotea de cibler les capitales régionales au détriment des grands hubs intercontinentaux. « 75 % de la population européenne vit dans les régions, alors que 75 % du trafic aérien se traite depuis les grands hubs », argumente Pierfrancesco Carino.
En 2019, Volotea a ouvert ou ouvrira 41 nouvelles destinations pour desservir un total de 319 lignes, connectant ainsi plus de 80 capitales régionales européennes, via des vols directs. Sa flotte est aujourd’hui composée de 36 avions, B717 et A319. Le choix d’Airbus va lui permettre demain d’augmenter à la fois ses capacités et d’élargir son rayon d’action. L’idée est de poursuivre sur un rythme de croissance maîtrisé. « Il reste de la place pour d’autres bases en France, dans les deux années à venir », envisage Pierfrancesco Carino. D’ici là, Volotea prévoit de transporter cette année entre 7,5 millions et 8 millions de passagers. Fondée par Carlos Munoz qui a aussi à son actif la création de Vueling (groupe IAG), cette stratégie peut faire réfléchir au moment où beaucoup s’interrogent sur le devenir du segment court et moyen courrier national.
En photo (de gauche à droite) : à l’aéroport Marseille-Provence, Pierfrancesco Carino, directeur des ventes de Volotea, Julien Boullay, directeur commercial et marketing de l’aéroport Marseille-Provence, et Carlos Coerqueiro, directeur du développement et le la communication de Volotea.
Jean-François Bélanger
