Face aux bouleversements géopolitiques, aux tensions politiques et culturelles, et aux incertitudes économiques, quid des opérations MICE à l’international en 2026 ?
Alexia Passot : Prudence, surtout pour les long-courriers, et un cap fixé sur l’Europe et l’Afrique du Nord. Constats : modération des dépenses avec un pouvoir d’achat frileux et une volonté de résultat pour justifier d’un événement et conscience RSE des entreprises, mais aussi des collaborateurs – certaines entreprises ont arrêté les voyages à l’étranger car des collaborateurs refusent de prendre l’avion -, moins d’événements, mais plus utiles. Au niveau économique, on constate des ordres de travel freeze. En termes de géopolitique, le risque zéro est de mise – niveau travel security, les cartes passent au rouge en un clin d’œil.
En 2026, quels seront les pays que vous conseillerez en priorité à vos clients ? Pourquoi ?
EN EUROPE…
Alexia Passot : En Europe, l’Espagne, le Portugal ou Malte offrent un bon rapport qualité/prix avec le soleil proche de chez soi sans jet lag et une culture festive, mais aussi la Grèce et l’Italie (qui font partie de nos précos, même si ces pays restent un peu chers).La Belgique, et notamment Bruxelles si l’on parle congress et events, peut séduire : grosse capacité d’accueil, belles possibilités.La Suisse, accessible en train, n’est pas plus chère que Paris pour certaines opérations : combiné lac et montagne intéressant, image haut de gamme, idéale pour des séminaires confidentiels/exclusifs avec beau pouvoir d’achat.Plus original : le Monténégro, l’Islande. De plus, pour ajouter à l’aventure et apporter du rythme, il est possible de faire des combinés : Séville-Faro, Valence-Ibiza, Athènes-Mykonos…
EN AFRIQUE…
Alexia Passot : En Afrique du Nord, le Maroc, c’est un dépaysement garanti entre oasis, déserts, villes portuaires… un haut niveau d’hospitalité et une culture du service. Marrakech bien sûr, qui reste un incontournable, mais d’autres destinations sortent leurs épingles du jeu : Taghazout, Ouarzazate, Rabat, Essaouira ou Tanger. On note également le retour de la Tunisie. Et le Sénégal a le vent en poupe.
EN AMÉRIQUE LATINE…
Alexia Passot : Le Costa Rica, un pays précurseur en termes d’écologie, de protection de la nature, avec une hôtellerie de qualité et des paysages extraordinaires (parc national de Tortuguero, volcan Arenal, plages du Guanacaste). Le Brésil se travaille aussi vers Salvador pour ceux qui ne veulent pas retourner à Rio de Janeiro. Et le Panama, un territoire relativement petit avec la possibilité en un séjour (et un point de chute) de découvrir la skyline et le centre historique colonial à Panama City, les populations indigènes dans la jungle (avec arrivée en pirogue), le canal du Panama (unique au monde), et de passer une journée sur une île bordée d’eaux turquoise. Sans oublier la Colombie qui interpelle celles et ceux qui ne l’ont pas encore découverte.
EN AMÉRIQUE DU NORD…
Alexia Passot : Nous avons fait des groupes à San José en Californie et à New York pour des voyages de presse ainsi qu’à Washington pour des voyages institutionnels, mais à la demande du client, pas en tant que recommandation de l’agence. Pourquoi ? Nous n’avons pas tant d’opérations sur ce continent en raison de l’instabilité politique et du coût de la vie. En revanche, le Canada fonctionne bien en incentive.
Et aussi : en long-courrier, l’île Maurice, La Réunion, le Moyen-Orient (Qatar, Jordanie, Émirats arabes unis)… L’Asie s’étudie à nouveau, toujours avec Bali et le Vietnam. « Pour certains de nos clients, les long-courriers se justifient par des visites business (Corée du Sud, Chicago…) pour aller voir des partenaires. »