IFTM TOP RESA DOIT ÊTRE LE SYMBOLE DE LA REPRISE ET DU REDÉMARRAGE

Frédéric-LORIN

Frédéric LORIN

Directeur général IFTM Top Resa

« Je ne crois pas une seule seconde au
salon virtuel, mais à une hybridation
entre le physique et le digital. »

Comment avez-vu vécu la crise liée au Covid-19 ?

Frédéric Lorin : Même si le salon IFTM Top Resa n’est pas un tour-opérateur, une compagnie aérienne ou un distributeur, il fait partie intégrante de l’écosystème depuis 41 ans. Comme pour tous les acteurs du tourisme, nous avons observé un arrêt brutal du business. Hormis un témoignage de solidarité, j’ai très peu communiqué durant cette période. J’ai demandé à mes équipes du commercial de ne refaire aucune « retape ». Cela aurait été extrêmement malvenu. Cette crise nous l’avons prise de plein fouet. J’ai presque envie de dire doublement pour moi puisque je suis dans le métier de l’événementiel, et que dans l’événementiel je suis le patron du salon du tourisme. Mais ça va repartir. Nous avons connu des crises, certes jamais aussi grave que celle que vous venons de traverser, mais nous sommes un secteur plutôt résilient. Ce qui tuera l’envie de voyager n’est pas pour demain.

Peut-on s’inquiéter pour l’avenir du média salon ?

Frédéric Lorin : Avec cette épidémie, je me suis rendu compte que nous sommes tous des animaux sociaux. Nous avons besoin de nous rencontrer. Pour faire du business, du réseautage, découvrir des nouveautés, des tendances. Le salon reste aujourd’hui le seul média qui propose tout cela sur une période de temps assez courte, dans un même lieu et avec la présence de l’ensemble des acteurs d’un marché. Bien sûr que des services de visioconférence comme Microsoft Teams ou Zoom nous ont considérablement facilité la tâche durant la période de confinement. Mais je constate que les gens ont toujours envie de se rencontrer, de se parler. C’est un besoin sociétal, viscéral. Et le média salon répond vraiment à ce besoin. Je ne suis donc pas inquiet pour l’avenir du média salon. Cela n’empêche pas de regarder ce qui s’est passé. Cette crise inédite qui a mis les économies du monde à l’arrêt va entraîner des changements qui seront durables.

Quels vont être ces changements sur un salon comme IFTM Top Resa ?

Frédéric Lorin : Nous aurons une plus grande hybridation du média salon, un savant mélange de présentiel et de digital. Les outils que nous avons découverts, Teams ou Zoom, nous ont facilité les choses. Nous pouvons en tirer des bénéfices. C’est-à-dire entreprendre des salons beaucoup plus digitalisés, sur la partie contenu notamment. Nous pouvons imaginer une plateforme qui serait active avant, pendant et après le salon. Le contenu des conférences, des tables rondes et des webinars pourrait être accessibles en replay. Une IFTM TV pourrait être envisagée. Avec la montée en puissance du digital, la deuxième vertu de cette hybridation est l’opportunité de garder le contact avec son marché toute l’année. Tous ces nouveaux outils qui sont apparus vont nous permettre de conserver le lien avec les clients toute l’année. Et pas seulement, deux mois avant, deux mois après, et quatre jours durant. Sur la plateforme IFTM, les gens pourront échanger du contenu. Nous travaillons là-dessus. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls. L’ensemble des salons travaillent sur cet axe stratégique.

Vous avez fait le choix de reporter IFTM Top Resa du 17 au 20 novembre ?

Frédéric Lorin : Oui, initialement le salon devait se tenir du 22 au 25 septembre. Avec l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, nous nous sommes dit que ça n’allait pas le faire. N’oublions pas non plus que l’industrie sort de cette crise un peu exsangue avec des entreprises qui souffrent parce qu’elles n’auront pas fait de chiffre d’affaires durant trois ou quatre mois. Le salon fin novembre, cela va permettre à tout le monde de reprendre son souffle, de voir où il en est. Nous avons effectué un petit sondage auprès d’une centaine d’exposants. 93 % d’entre eux nous ont dit que novembre est une super idée. IFTM doit être le symbole de la reprise et du redémarrage. Je sens un vrai attachement de la profession au salon. C’est très gratifiant.

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« Le salon fin novembre, cela va permettre à tout le monde

de reprendre son souffle, de voir où il en est. »

Quels aménagements allez-vous faire sur ce prochain salon ?

Frédéric Lorin : Notre réflexion est assez simple. La santé et la sécurité de nos collaborateurs, de nos partenaires et nos clients, constitue la priorité. Nous avons à cœur que les gens viennent, mais il faut qu’ils viennent profiter de l’IFTM dans un environnement sain et serein. Nous avons donc mis en place un protocole sanitaire assez strict et complet. Avec tout d’abord un système de gestion, de régulation des capacités et des flux. Cela se traduira notamment par un marquage au sol pour respecter les règles de distanciation. En amont du salon, nous allons favoriser l’envoi des badges de manière digitale plutôt qu’un badgeage sur site. Le port du masque sera requis pour les participants, les prestataires et les collaborateurs. Des distributeurs de masques seront installés en différents endroits du salon. Des bornes de gel hydro-alcoolique seront disposées partout. La désinfection quotidienne des lieux de passage sera évidemment renforcée. Nous travaillons également sur une nouvelle conception des espaces de rendez-vous, de conférences… Nous allons renforcer les contrôles de sécurité sur l’hygiène alimentaire pendant le salon. Enfin nous aurons une communication assez poussée avant et pendant le salon afin de garantir le respect de ces règles de sécurité. La situation évoluant chaque jour, cela requiert beaucoup d’agilité. C’est le programme minimum qui sera mis en place. S’il le faut, de nouvelles adaptations ne sont pas à exclure. Rappelons aussi que si nous avons notre propre protocole, Viparis, le gestionnaire du parc des expositions de la porte de Versailles, possède également le sien qu’il nous obligera à appliquer.

« Je constate que les gens ont toujoursenvie de se rencontrer,
de se parler. »

C’est donc un salon inédit auquel nous allons participer ?

Frédéric Lorin : Oui, cette année, ce ne sera pas « business as usual ». Tout comme l’année a été particulière, le salon le sera lui aussi. Les solutions que nous présenteront seront complètement déployées sur l’édition 2021. Je le répète, je ne crois pas une seule seconde au salon virtuel, mais à une hybridation entre le physique et le digital. Dans un secteur comme le tourisme, la relation, l’humain est tellement important.

Propos recueillis par David Savary

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