« En 2026, nous fêterons les dix ans de Prestalians avec une édition placée sous le signe de l’humain »

Depuis la création du collectif en 2017, quelles avancées majeures avez-vous enregistrées dans la valorisation et la reconnaissance des métiers de la prestation événementielle ?
Stéphane Léopole : En sept ans, la transformation est considérable. À l’époque, nous étions cachés, considérés comme de simples sous-traitants. Aujourd’hui, notre savoir-faire technique est reconnu, les clients nous identifient comme des prestataires à part entière et nous sollicitent directement. On nous écoute. Nous avons gagné en visibilité et en légitimité. Sur les salons, les prestataires sont devenus des acteurs incontournables de la réussite d’un stand. Prestalians, c’est avant tout une alliance de compétences. Une cinquantaine d’adhérents ont rejoint l’association, de grandes entreprises comme Magnum mas aussi de plus petites structures. Tous les corps de métiers sont représentés : électriciens, menuisiers, loueurs de mobilier, fleuristes, peintres, logisticiens… Nous sommes la porte d’entrée pour les donneurs d’ordre.

Comment parvenez-vous à fédérer autant de profils autour d’une vision commune ?
Stéphane Léopole : C’est simple, ensemble, on est plus forts. Il y a dix ans, par exemple, j’étais le seul menuisier, aujourd’hui, nous sommes une dizaine à nous connaître, à nous entraider, même si nous restons concurrents. Nous partageons la même exigence de qualité et nous savons comment chacun travaille. Cette confiance collective nous permet d’être plus solides face aux défis du secteur. Si un collègue à Nantes ou à Marseille a besoin d’un camion ou d’un outil oublié, on s’organise : la solidarité fonctionne, là où avant, chacun œuvrait isolément.

Quels sont les enjeux actuels du secteur en France ?
Stéphane Léopole : Le sujet clé aujourd’hui, c’est le temps. Les organisateurs et les loueurs d’espaces nous compressent sur les délais de montage et de démontage. Tout est concentré, notamment à Porte de Versailles, ce qui rend les plannings intenables. Nous devons rétablir des temps techniques raisonnables, indispensables à la qualité et à la sécurité. Nous travaillons avec Viparis et les organisateurs pour instaurer une véritable régulation du calendrier, permettant de terminer les salons plus tôt et d’offrir des conditions de travail durables aux équipes.

Comment accompagnez-vous vos membres dans la transition écologique ?
Stéphane Léopole : Elle fait partie intégrante de notre action, mais cela ne suffit pas. Nous encourageons aussi les organisateurs à mettre en place des dispositifs de collecte et de recyclage, comme les bennes pour le bois, la moquette ou les cloisons. Certains adhérents innovent déjà comme Procédés Chénel qui a présenté à The Date une moquette 100 % biodégradable, à durée de vie très courte, soit de 3 ou 4 jours. Sur des événements comme le SIAE (Salon international de l’aéronautique et de l’espace), l’aménagement de temps de démontage plus longs permet un vrai tri des matériaux, preuve que l’écologie est compatible avec le professionnalisme quand on s’en donne les moyens.