BUREAUX DE REPRÉSENTATION – RESTONS ENSEMBLE SOLIDAIRES, ACTEURS DU VOYAGE ÉVÉNEMENTIEL

Le bureau de représentation SAFRAN RP a organisé le 19 mars une rencontre formelle (devenue conf call virtuelle…) avec les dirigeants de cinq autres bureaux de représentation, CARRÉ DESTINATIONS, ECHAPÉVOO, SB MICE CONSULTING, THE MICE EXPERTS et VIIP, pour échanger sur les enjeux de cette crise inédite que nous traversons.

À nous tous, nous représentons 87 DMC dans le monde et 127 destinations ! Nous pensons être légitimes pour dresser un constat représentatif des usages de la profession, de ses enjeux, ses bonnes pratiques et ses travers. Ces échanges nous ont permis de dégager une tendance générale que nous souhaitons porter à la connaissance des professionnels du tourisme en général et aux agences MICE en particulier.

La vocation des bureaux de représentation est de conseiller et d’accompagner, au nom de leurs DMC, les agences MICE dans la bonne conduite de leurs appels d’offres, pour gagner ensemble les projets. Notre position nous oblige à l’objectivité et l’impartialité entre les destinations que nous représentons d’une part et les agences que nous conseillons d’autre part. C’est à la seule condition de notre parfaite connaissance du marché et des destinations que les agences nous suivent et nous font confiance depuis des années, et que les meilleurs DMC nous confient leur marketing et leur représentation.

Nous voulons vous faire partager l’inquiétude des DMC, tous cosignataires de ce texte, ainsi que notre réflexion commune. L’objectif est de souligner les difficultés rencontrées et d’en tirer des actions concrètes dans une logique de progrès, d’apaisement, de partage et d’équité. Partage des enjeux et des risques. Équité parce que c’est le prix à payer pour le progrès et la pérennité de nos métiers et aussi car il y a dans « équité » une notion d’éthique qui nous concerne particulièrement en ces temps agités.

Reprenons les fondamentaux : DMC, bureaux de rep et agences sont interdépendants ; nous partageons les mêmes enjeux ; nos succès sont les vôtres, et nous en partageons les fruits ; nos difficultés sont les vôtres et nous devons en partager les effets. Face à ce tsunami viral qui est en train de se répandre, toutes les destinations sont ou seront touchées. Aéroports, frontières, tout est en train de se fermer avec pour résultat des clients qui souhaitent reporter ou annuler. Nous constatons que des clients utilisent leur position dominante et demandent la non-application des contrats. Certaines agences qui acquiescent et prennent le parti du client en faisant porter au maillon faible l’impact financier (en temps et en argent).

Nous touchons là le point critique. Il en va de la responsabilité des agences de faire entendre raison aux annonceurs. La fameuse RSE dont on entend parler si souvent ne se limite pas à offrir des stylos dans les écoles ! La RSE, c’est la RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES. C’est, selon la définition ministérielle, un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire ».

Lorsque le couple Annonceur et Agence tente d’échapper aux contrats qui les lient aux DMC en demandant d’être exempté des frais contractuels et laisse porter aux seuls DMC les effets de cette crise sanitaire, cela revient à renoncer unilatéralement à leur devoir. Rappelons aussi que notre ministre de l’Économie et des Finances a fait un appel formel et public à la responsabilité et à la solidarité des entreprises vis-à-vis de leurs fournisseurs événementiels.

En physique, on dit que « la force d’une chaîne dépend de son maillon le plus faible ». Dans la longue chaîne du MICE, c’est le DMC qui occupe cette place délicate. Si le DMC craque, c’est toute la chaîne qui s’interrompt… Demander aux DMC d’absorber les frais relatifs aux annulations en demandant le remboursement, c’est tout simplement mettre fin au métier et ce n’est ni éthique ni raisonnable. C’est tirer un trait destructeur sur des entreprises, des entrepreneurs, des salariés situés dans des pays qui ne fonctionnent pas, comme la France, à coup d’aides BPI à la trésorerie, de reports de charges, d’aide au chômage technique, de subventions exceptionnelles.

De tout cela, les agences françaises en bénéficieront. Ce ne sera pas le cas des DMC. Se posent alors plusieurs questions dans la perspective d’une reprise : Comment vont faire les agences si les DMC disparaissent ? Les DMC qui survivront pourront-ils continuer d’accepter la politique du toujours plus de prestations pour toujours moins de budget ? Ceux qui passeront le cap devront bien, d’une façon ou d’une autre, reconstituer leurs fonds propres, leurs trésoreries, et l’impact sur les prix de vente risque de ne pas être neutre. Alors notre message aux agences est d’adopter notre vision DMC d’une variante concrète de la RSE : RESPECT – SOLIDARITÉ – ENGAGEMENT.

RESPECT4 Respecter et reconnaître la place du DMC dans la chaîne du tourisme. Respecter les contrats, ce qui écarte le remboursement des acomptes, la contestation des frais d’annulation.

SOLIDARITÉ4 Dont nous rappelons ici la définition : « Rapport existant entre des personnes qui, ayant une communauté d’intérêts, sont liées les unes aux autres (…). Devoir moral envers les autres membres d’un groupe, fondé sur l’identité de situation, d’intérêts ». S’engager à ne pas céder à la panique : reporter plutôt qu’à annuler. Le monde ne va pas rester clos.

ENGAGEMENT4 S’engager à ne pas faire porter au DMC la totalité de l’impact financier des reports et des annulations. La place des agences et bureaux de représentation est aux côtés des DMC. Il revient aux agences de ne pas céder à la position dominante des annonceurs, de leur faire prendre conscience de leur responsabilité.

Les DMC que nous représentons sont confrontés à la réalité et sont engagés : financièrement et moralement avec leurs collaborateurs, financièrement et contractuellement avec leurs fournisseurs, financièrement et contractuellement avec leurs représentants.

Nos DMC assument leurs responsabilités et respectent leurs contrats : paiement de leurs guides qui ne bénéficient pas des Assedic françaises, car ils ont une responsabilité vis-à-vis d’eux ; paiement de leurs salariés, car ils ont une responsabilité vis-à-vis d’eux ; paiement des hôteliers, restaurateurs et prestataires en respectant les contrats (et ils n’ont pas toujours le choix). Ils négocient le mieux possible pour les agences mais, ensuite, les termes du contrat doivent être appliqués.

Soyons tous solidaires : c’est notre intérêt commun.

Et… les 87 DMC représentés par ces bureaux.

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