Quelle est la situation actuelle du marché pour les traiteurs événementiels ?
Claire Pennarun : Dans notre association, où 70 à 80 % de l’activité repose sur le BtoB, les quatre premiers mois de 2025 ont été particulièrement calmes. Juin a offert une bonne reprise, mais la rentrée a marqué un net ralentissement. Si le volume d’événements reste globalement stable, les jauges, elles, se réduisent. À la Maison Penara, par exemple, nous travaillons surtout sur des formats de 80 à 100 personnes, signe d’une prudence des entreprises dans un contexte économique encore incertain. Notre cœur de métier demeure le congrès de plus de 400 participants, mais la tendance aujourd’hui est clairement aux formats plus restreints.
Pourriez-vous nous rappeler la mission des Traiteurs de France ?
Claire Pennarun : Les Traiteurs de France existent depuis bientôt 30 ans et fédèrent aujourd’hui 37 maisons réparties sur tout le territoire. Tous nos adhérents sont des entreprises indépendantes et patrimoniales, généralement leaders sur leur zone de chalandise. Notre mission est claire : promouvoir et défendre le métier de traiteur événementiel, et faire monter en compétence nos équipes. Nous organisons par exemple trois jours de rencontres entre chefs et maîtres d’hôtel pour concevoir ensemble de nouvelles recettes, expérimenter des techniques ou croiser nos pratiques RSE. Nous cherchons avant tout à créer de la cohésion et à stimuler l’émulation. C’est essentiel dans un métier où la formation spécifique est quasi inexistante : nous développons donc nos propres modules, à destination de nos adhérents.
Justement, qu’entendez-vous par « traiteur événementiel » ?
Claire Pennarun : C’est une distinction fondamentale. Sur environ 3 000 entreprises qui se disent « traiteurs » en France, seules 300 environ exercent réellement ce métier. Un traiteur événementiel, c’est une maison équipée d’un véritable laboratoire de production, d’une flotte de camions, de personnels en logistique, cuisine, service, commercial, qualité… Aujourd’hui, nous sommes noyés dans la masse des restaurateurs, charcutiers ou food trucks qui cochent la case « traiteur ». Il est urgent que la profession soit reconnue, pour garantir la qualité des prestations et attirer de nouveaux talents.