Quels sont les principaux défis pour les lieux événementiels ?
Delphine Bouclon : Nous devons être à la fois stratèges et créatifs. Ce n’est plus suffisant d’avoir un beau lieu : il faut apporter du sens, de l’impact et une expérience mémorable. Trois enjeux dominent : la durabilité, la défense des budgets, et enfin la personnalisation, en offrant des expériences sur mesure, immersives, transformatives et véritablement engageantes. Pour accompagner ses membres, La Clé mise sur des networkings inspirants et apprenants, associant formations et conférences, et participe à des salons majeurs comme Objectif Green, Heavent Paris, Museva. Elle organise également des ateliers de réflexion sur des sujets communs, par exemple chez One Point autour de la mesure du ROI d’un événement. À cela s’ajoutent des webinaires réguliers pour rester informé, partager les enjeux, mieux comprendre les exigences du marché et échanger des bonnes pratiques. Cette approche collective permet aux lieux de gagner en agilité et en pertinence face à un environnement en transformation perpétuelle.
Le projet Transparence est-il toujours d’actualité ?
Delphine Bouclon : Absolument. Ce projet reste au cœur de la stratégie de La Clé. Il vise à instaurer des relations plus claires entre lieux, agences et traiteurs, en définissant des règles de coopération et en luttant contre les pratiques opaques (commissions cachées, marges non déclarées). Pour les organisateurs, les avantages sont concrets : gain de temps, optimisation des coûts et confiance renforcée grâce à une meilleure lisibilité des offres et des conditions commerciales. Une démarche qui crédibilise toute la chaîne de valeur.
Quelle vision pour l’avenir des événements professionnels en France ?
Delphine Bouclon : Je suis convaincue que les événements resteront essentiels pour créer du lien et de l’émotion. La technologie est un levier, mais rien ne remplacera la puissance du présentiel bien pensé. L’avenir du secteur s’articulera autour de trois grandes tendances : l’innovation, avec des formats hybrides mêlant présentiel et numérique, enrichie d’outils immersifs comme la réalité virtuelle, augmentée ou l’intelligence artificielle, mais aussi avec des lieux atypiques, capables de susciter de nouvelles sensations et émotions ; la responsabilité, car la durabilité s’impose désormais comme un impératif, les critères RSE figurant dans la majorité des appels d’offres et traduisant une volonté d’impact concret et mesurable ; enfin, la personnalisation, rendue possible par l’IA et la data, qui ouvre la voie à des expériences ultraciblées, engageantes et parfaitement adaptées aux attentes des participants comme des entreprises.
Propos recueillis par Blandine Fleury