« Nous devons veiller à ce que nos activités continuent à « parler » aux générations montantes, sur le fond comme sur la forme »

Non classé1 week ago

On raisonne et on agit au service du développement local, en essayant de prendre en compte toutes les nuances existantes localement…

France Congrès et Événements célèbre ses 60 ans cette année. Quel était l’esprit fondateur en 1965, et comment avez-vous réussi à préserver cette identité tout en vous adaptant aux attentes contemporaines ?
Emmanuel Dupart : C’est l’histoire d’une dizaine de maires précurseurs et bâtisseurs (d’un centre de congrès) qui ont identifié assez tôt le potentiel de développement économique et social lié à l’accueil de rencontres professionnelles et autres événements sur leur territoire. Ils ont choisi de mettre en commun leurs réflexions, certains données utiles et d’établir une feuille de route commune pour améliorer le pilotage – politique et technique – et les performances inhérentes. Cette mutualisation, encore plus nécessaire aujourd’hui au regard du climat d’incertitude et des nombreux défis à relever collectivement, demeure la force motrice de France Congrès et Événements. La reconnaissance du secteur au niveau national est importante, mais nous devons toujours garder à l’esprit que notre action doit, avant tout, servir l’intérêt des habitants et des visiteurs qui bénéficient de cette dynamique économique et commerciale, synonyme d’emplois. On raisonne et on agit au service du développement local, en essayant de prendre en compte toutes les nuances existantes localement en matière de priorités et de ressources disponibles.


Quels moments forts ou réalisations marquantes vous viennent à l’esprit ?
Emmanuel Dupart : La double-décennie 1980-2000 a largement contribué à l’essor du MICE et de l’événementiel en France, avec ses effets structurants au plan urbain puisqu’on a dénombré 80 nouveaux centres de congrès sur cette période, soit une moyenne de 4 créations et ouvertures par an au plan national. C’est colossal tant dans l’évolution de la capacité d’accueil que sur les montants investis par les collectivités pour créer cette offre. Parmi les sujets totems chez FCE, on trouve notamment la définition d’une première méthodologie de mesure des retombées économiques et sociales liées à l’accueil de congrès, les premiers engagements sur la qualité et le développement durable, la recherche de meilleures synergies entre notre secteur et les pôles de compétitivité, et la création de la démarche Innov & Tech pour accélérer le recours aux technologies et stimuler l’innovation. Mais l’un de nos sujets les plus aboutis est probablement la démarche et son label Destination innovante durable qui associent aujourd’hui une vingtaine de collectivités et plus de 300 professionnels locaux formellement engagés dans un développement écoresponsable. Et nous entendons poursuivre dans cette voie.

L’un de nos sujets les plus aboutis est probablement la démarche et son label Destination innovante durable.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du secteur des congrès et événements en France dans un contexte économique et politique actuel incertain ?
Emmanuel Dupart : Dans une société qui cherche du sens, de la pertinence et des effets de cohésion, le MICE et l’événementiel sont des vecteurs très forts et d’une grande modernité par leur capacité d’adaptation et une créativité en signature sans égale. Notre activité revêt un caractère universel (réunir, partager, débattre, émouvoir, progresser…) et elle possède des qualités intrinsèques promptes à servir des réponses adaptées aux nombreuses formes de complexité, mais aussi à ouvrir des perspectives nouvelles et meilleures. Nous devons continuer à envoyer des gages en poursuivant nos efforts pour des conceptions et pratiques événementielles qui soient les plus écoresponsables possibles. Rappelons que la France est l’un des pays les plus engagés avec un nombre important et grandissant d’entreprises certifiées ISO 20121, pour ne citer que cette norme internationale.


Comment la dimension RSE se traduit-elle concrètement dans les événements ?
Emmanuel Dupart : Pour mieux se représenter ce travail au quotidien sur le terrain, rien ne vaut une visite de la carte interactive* des Destinations innovantes durables et de leurs partenaires locaux développée sur notre site.


Dans un environnement concurrentiel, comment les destinations peuvent-elles renforcer leur attractivité ?
Emmanuel Dupart : L’attractivité repose sur la capacité à questionner régulièrement la compétitivité de son offre, dans un environnement concurrentiel et évolutif. Cela passe notamment par la qualité, le facteur prix, la transparence des bilans carbone qui doivent naturellement évoluer dans le bon sens, mais aussi par la faculté de fédérer tous les acteurs de la chaîne d’accueil. Centre des congrès, hôteliers, restaurateurs, transporteurs, traiteurs, lieux de réception… tous sont interdépendants et participent à la vitalité d’un tissu économique essentiel. Fédérer et embarquer cet écosystème, jouer de créativité, c’est aussi ce qui fait la différence sur le marché. Une ville capable de se mobiliser rapidement et de répondre efficacement à un appel d’offres envoie un premier gage de compétitivité, que ce soit pour un congrès international, un grand événement sportif ou culturel. Dans ces situations de mise en concurrence, la réactivité et la solidité du dossier sont déterminantes. Pour que cela fonctionne, chacun doit jouer la même partition. Lorsqu’une destination se porte candidate à l’accueil d’un grand congrès ou d’un événement international, elle doit se présenter unie, en véritable équipe.


Comment les destinations moyennes peuvent-elles rivaliser avec les grandes métropoles en matière d’accueil d’événements ?
Emmanuel Dupart : Elles ne cherchent pas à rivaliser, mais s’inscrivent comme de sérieuses alternatives, incarnant parfois une part de nouveauté et de découverte auprès des organisateurs, en valorisant des qualités comme l’authenticité, la facilité et la proximité comme antidotes à une certaine standardisation. Le facteur qualité-prix peut aussi jouer favorablement selon les profils d’événements et le calendrier. Ces destinations moyennes ont plutôt le vent en poupe et elles sont nombreuses à être engagées dans la démarche Destination Innovante Durable pour mieux fédérer et structurer l’action locale en matière d’écoresponsabilité appliquée à l’événementiel et au tourisme d’affaires.


Quels projets structurants accompagneront France Congrès et Événements vers ses 70 ans ?
Emmanuel Dupart : La projection à 10 ans dans un monde plutôt agité et fébrile, tel que nous le connaissons actuellement, est tout sauf évidente. En tout cas, nous devons veiller à ce que nos activités continuent à « parler » aux générations montantes, sur le fond comme sur la forme, et qu’au-delà des instants et des émotions en partage in situ, le MICE et l’événementiel nous aident à continuer à faire société en apportant confiance, connaissance, convivialité, et en gardant à l’esprit que les limites planétaires sont déjà là et bien identifiées. Avec un peu de naïveté, on pourrait le résumer ainsi : réunir pour réussir un avenir commun.
Propos recueillis par Blandine Fleury
* Carte interactive des Destinations innovantes durables avec leurs partenaires
https://france-congres-evenements.org/la-carte-interactive-des-labellisees-et-futures

Dans une société qui cherche du sens, de la pertinence et des effets de cohésion, le MICE et l’événementiel sont des vecteurs très forts et d’une grande modernité…

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